Le couloir s’étire à l’infini sous la lueur tremblotante des néons qui grésillent par intermittence. Les murs, autrefois recouverts de dessins d’enfants, ne sont plus que des vestiges décolorés, rongés par le temps et l’humidité. Le sol en linoléum est fissuré, par endroits arraché, laissant apparaître un béton froid et poussiéreux. Des casiers entrouverts laissent échapper des papiers froissés, griffonnés de mots illisibles. L’odeur âcre de moisi et de vieille craie flotte dans l’air stagnant. À chaque pas, le silence s’épaissit, pesant, oppressant. Jusqu’à ce qu’un léger grincement brise l’immobilité. Une porte entrouverte oscille lentement, sans raison apparente. Au fond du couloir, une salle de classe plongée dans la pénombre. Des chaises renversées, un tableau couvert de griffures, des ombres qui semblent s’étirer anormalement sur les murs. Et puis, ce murmure. Une voix d’enfant étouffée, impossible à localiser, qui récite une comptine oubliée. Ici, personne n’a mis les pieds depuis des années. Pourtant, quelque chose n’a jamais cessé d’attendre
