L’Hôtel Sans Fin Le hall d’entrée est… trop grand. Beaucoup trop grand. Son plafond disparaît dans une obscurité floue, où de faibles lampes projettent une lumière jaunâtre et insuffisante. Le comptoir d’accueil est vide. Il a peut- être toujours été vide. Derrière, un panneau lumineux clignote lentement : "BIENVENUE". Mais il n’y a pas de nom d’hôtel. Juste ce mot, en boucle. Le tapis sous tes pieds est épais, mais poussiéreux, comme si personne n’avait marché ici depuis une éternité. L’air sent le renfermé, mêlé à un parfum indéfinissable qui flotte sans source visible. À ta gauche, un ascenseur. L’écran digital affiche des étages qui n’ont aucun sens :- 3, 0, 2, 14, 99, B… Il monte et descend au hasard. Les portes s’ouvrent une fraction de seconde, révélant un intérieur sombre et étrangement profond, puis se referment brusquement. Un couloir s’étire devant toi. Ses murs sont couverts de papier peint à motifs floraux défraîchis. Les lumières, espacées irrégulièrement, laissent des zones entières plongées dans l’ombre. Les numéros des chambres sont aléatoires : 104, 617, 3, A, puis plus rien. Certaines portes sont entrouvertes, laissant entrevoir des chambres identiques… ou presque. Un lit défait, une télévision allumée sur une chaîne qui n’existe pas, diffusant un écran de neige ponctué de murmures incompréhensibles. Puis, un bruit. Un raclement, loin derrière toi. Comme si quelque chose venait d’ouvrir une porte. Une chose est sûre : tu es seul
